Le jour où nous sommes devenues des sex-symbols à Ninh Binh

Après la Baie d’Halong, nous réservons nos tickets d’open bus, avec pour première étape : Ninh Binh.

L’open bus, quézaco ?

Dans le principe, l’open bus, c’est super. Vous définissez en avance tous les trajets que vous souhaitez faire (exemple : Hanoï – Ninh Binh – Hue – Hoï Ann – etc.) et vous payez le tout en une fois. Cette solution est censée être plus avantageuse financièrement que de réserver les différents trajets de votre parcours un à un. Ensuite, ce sera à vous au fur et à mesure de votre avancement, de choisir la date de chacun des différents tronçons. Pour cela, dernière formalité, c'est à votre hôtel de confirmer vos sièges la veille de votre départ. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Et bien [ WARNING, FLASHFORWARD ! ] parce que cela aura une incidence sur la suite de notre voyage très prochainement...

Le bus du lendemain à destination de Ninh Binh est plein. On fait comprendre à notre interlocuteur qu’on n’a pas vraiment envie de poireauter une journée de plus à Hanoï. Comme il y a toujours une solution B en Asie, on nous propose de monter dans le minibus d'un groupe de touristes qui partent en excursion dans le même coin. Nickel !

Le minibus stoppe en cours de route pour une visite. Le guide n'y va pas par quatre chemins : comme nous n’avons pas booké la journée comme les autres (mais seulement le transport), on a le droit de visiter mais pas de l’écouter ! C’est pas mal ça !

Perso, ça m’arrange, n'étant pas du tout fan des visites guidées dans la langue de Shakespeare. On jette rapidement un coup d'oeil au temple que les autres vont visiter...

En chemin, plusieurs groupes de Vietnamiens nous interpellent. Au début on ne comprend pas trop pourquoi. Ensuite, tout s’éclaire, ils veulent que nous posions en photo avec eux ! Les uns après les autres, ils veulent tous une photo de nous dans leur téléphone. Tu as beau ne ressembler à rien, ils te trouvent « beautifooun, beautifooooun ». On se prête facilement au jeu. Je dois avouer que ça a un petit côté flatteur et que le temps d'une journée, tu te plais à soudainement être accédé au statut de sex-symbol ! :P

  Nous reprenons la route avec le groupe et on se fait déposer à Ninh Binh. Personne ne parle un seul mot d’anglais dans notre hôtel ce qui est merveilleusement pratique…

L’après-midi, on fait appel aux services de deux drivers de motorbike (pas particulièrement loquaces mais plutôt bons conducteurs, ce qui est l'essentiel non ?)  et nous allons visiter Tam Coc et ses grottes.

Tam Coc est surnommée la baie d’Halong terrestre en raison de la similitude de ses paysages avec la célèbre baie. Le site est rempli de touristes, mais pas forcément ceux auxquels on pourrait s'attendre. 95 % sont Vietnamiens (peut-être parce que nous sommes encore en pleine fête du Têt...).

Il y a un nombre impressionnant de bateaux ! Comme les autres, nous montons à notre tour dans une des embarcations.

C'est l'occasion d'observer la dextérité des bateliers qui rament à la forcent de leurs pieds !

Notre batelière en fine stratège fait amie amie avec nous : « mais que vous êtes beautifooooun » (le Corbeau et le Renard, vous connaissez ?), « je vous prends en photo ? » et blablabla...

Ce qui fait que lorsque nous arrivons sur une espèce de marché flottant au bout du chemin, nous n’avons pas le cœur de refuser de lui payer la boisson et les gâteaux qu’elle nous réclame d'elle-même. Un peu sans-gêne la p'tite mamie !

On reprend la route dans l'autre sens. C'est toujours aussi rigolo d'observer les Vietnamiens qui cherchent désespérément à fuir le moindre rayon de soleil.

La balade est vraiment sympa, mais avec nos têtes d'occidentales, difficile de se faire oublier. Tu réalises alors ce que vis "Brit Brit" au quotidien ! C'est une succession de "Hellloooo", de signes de la main et... de photos ! On se fait mitrailler sans cesse, un peu comme des bêtes de foire.

Je trouve une technique imparable pour passer incognito...

Ensuite, on reprend la route avec nos drivers pour aller voir un temple. J'apprécie bien plus le spectacle de la nature environnante !

Le soir, nous tentons tant bien que mal de booker nos places pour le lendemain afin de rejoindre Hué en bus de nuit. Le personnel de l'hôtel dans lequel nous devons procéder à la réservation est exécrable. Ils ne font aucune effort pour parler anglais et nous disent que ce n'est pas leur job, qu'ils ont autre chose à faire. Ils nous redirigent chaque fois vers de nouveaux interlocuteurs. On arpente la ville en long et en large pour s'entendre dire "non" à chaque fois. On est à deux doigts de craquer ! On fini par retrouver in extrémis le numéro de l'agence qui nous avait vendu les billet à Hanoï. Après une petite discussion entre eux et le personnel abominable de l'hôtel, on nous dit que c'est bon, nos places sont réservées dans le bus du lendemain. Miracle, on a du mal à y croire...

Pour se remettre de toute cette histoire, nous faisons honneur aux spécialités de la ville. Au menu : viande de chèvre et curry d'anguilles bananes / noix de coco, un plat  qui se révèle être excellent !