Deux jours à Chau Doc

C'est le jour du départ. Je suis triste de quitter la pépinière et mes nouveaux amis. Nyem m'offre une noix de coco aromatique "to take away" ! Ce n'est pas le cadeau le moins encombrant que l'on m'ait offert, mais c'est super gentil ! Il m'emmène à l'embarcadère en moto. On arrive pile poil au moment où les véhicules sont autorisés à monter sur le ferry. Il était moins une, le ferry et mon bus à destination de Chau Doc allaient partir sans moi ! Une Vietnamienne pas vraiment agréable me fait comprendre que je n'ai plutôt pas intérêt à traîner avant de grimper dans le bus. Du coup, j'ai à peine le temps de dire au revoir à Nyem avant de sauter dans le véhicule. Le pauvre... Je le vois me regarder l'air tout malheureux. Soudain je le vois aller acheter un ticket et grimper sur le ferry avec sa moto. Il finit par me rejoindre dans le bus. Il me dit qu'il a quelque chose à faire de l'autre coté de la rive. J'ai un léger doute quand même, mais je suis très touchée par son geste ! Le ferry débarque, Nyem et sa moto descendent. La pépinière Tam Ho et toute son équipe resteront mon meilleur souvenir du Vietnam !

Après un trajet d'environ 4 heures, j'arrive à Chau Doc. J'ai choisi cette ville car apparemment, c'est une étape sympa dans le delta du Mékong et surtout, c'est sur la route pour aller sur l'île de Phú Quốc, ma prochaine destination.

À la descente du bus, les motorbike se jettent sur moi, d'autant plus que je suis la seule touriste. Je décide d'opter pour un ride gratuit avec l'un des chauffeurs à condition que j'aille dans son hôtel. À 5 dollars la nuit, le deal semble raisonnable. On arrive à l'hôtel en question. Les chambres les moins chères ne possèdent pas de fenêtre... Forcément, il y avait une petite arnaque quelque part. Je fais ma riche et j'opte pour une chambre à 6 dollars, qui elle, a une fenêtre. Ici au moins, on peut respirer. 

Le check-in à peine fait, je saute sur un vélo pour aller voir Sam Mountain. Il fait chaud et la route est en faux plat, mais la balade est agréable.

Pour monter tout en haut de la montagne, je triche un peu et fait appel à une moto pour les derniers kilomètres. La vue donne sur toute la vallée, c'est sympa.

Le soir, Je mange avec un chauffeur de tuk-tuk avec qui j'avais sympathisé un peu plus tôt dans la journée et ensuite, il m'emmène boire un verre dans un petit bar local.

Le lendemain, je vais me balader dans la ville. Le marché est animé et haut en couleurs ! 

Mes pas me mènent jusqu'au bout d'étroites ruelles où l'on peut apercevoir les maisons sur pilotis. C'est sale car les Vietnamiens ont l'habitude de jeter tous les déchets par terre et dans ce cas précis, tout est jeté sous les demeures. Sous certaines habitations, il y a des bassins pour la pisciculture. Je pense que les poissons sont nourris de ces déchets. On sent que ce sont des quartiers plus pauvres et je pense que les habitants se demandent ce que je viens faire là. Il faut avouer qu'il y a peu de farengs à Chau Doc. Malgré tout, je trouve qu'il y a un certain charme qui se dégage de ces ruelles dans lesquelles on pourrait passer des heures à observer la vie locale : ces femmes qui se font manucurer sur le pas de leur porte, les enfants qui jouent avec leur ballon, les parents qui passent les bras chargés de nourriture... et toujours ces odeurs si différentes de chez nous !

En voulant m'enfoncer dans une autre ruelle, une femme me fait même comprendre qu'il ne vaut mieux pas m'aventurer dans le coin. Je ne saurai jamais si elle n'a juste pas envie que je vienne pointer le bout de mon nez dans son quartier ou si c'est pour me "protéger"...

 Un peu plus à l'extrémité de la ville, j'arrive dans un quartier où il y a beaucoup d'enfants. Ils sont tous fous de me voir et essayent de me glisser quelques mots en anglais. Ils sont mignons. Par contre, il y a aussi beaucoup d'hommes : dans la rue, dans les bars, assis sur les porches, partout ! Bien qu'ici, en Asie, je porte toujours une tenue correcte (je me baigne même habillée afin de faire comme les locaux !), je sens les regards sur moi, je ne me sens pas à l'aise. Je n'ai pas non plus envie de sortir mon appareil photo. Pour la première fois, je ressens ce que cela fait de voyager au féminin en solo... J'accélère le pas histoire de filer d'ici.

Le soir, je me sens un peu seule. C'est cool de vouloir sortir des sentiers battus mais le revers de la médaille c'est que justement parfois la solitude pointe le bout de son nez ! Et je crois que je ne suis pas très fan de cette ville. Il y est temps d'y aller. Je book mon trajet pour aller à Phú Quốc. La nuit sera courte, le départ se fera à 5 heures !